1- Oakley Plantation
Après une journée en pays cajun, durant laquelle nous nous sommes affairés à attirer l’attention d’alligators impassible dans un bayou du Lake Martin, et à nous imprégner de la culture acadienne en dansant avec des touristes argentins (?) chez Randol’s, à Lafayette, dans un style disco-breton jubilatoire librement inspiré des pires cauchemars de Maurice Béjart, nous sommes à nouveau sur la route des Plantations, avant de prendre celle du blues.
Aujourd’hui, nous avons prévu d’aller d’abord à Oakley, puis à Rosedown , toutes deux dans les environs de Saint-Francisville. La demeure d’Oakley était fermée, pour cause de rénovation, On pouvait cependant en visiter le parc ainsi qu’une exposition, pour la somme pas très modique de 10 $.
On a tenté de faire ceux qui ne comprenaient pas le principe de la transaction « argent contre balade » et essayé d’esquiver le visitor center avec un air innocent de touristes qui se baladent le nez en l’air, fascinés par la cime des arbres. Mais on a vite été rattrapés par une ranger et un furtif sentiment de honte.
On a alors renoncé à payer 10 $ chacun pour visiter un sous-bois, quand bien même cela contribuerait à la restauration de la Plantation. Nous étions surtout impressionnées par les protestations scandalisées et aux intonations venturiennes, de Thomas, notre tonton flingueur préféré, qui trouvait inconcevable de devoir payer pour jouir de ce petit coin de nature à peine domestiquée et plein de moustiques. Bref, il était choqué. On l’a remis dans le mini-van, car il commençait à traumatiser les oiseaux, dont certains, un peu fragiles de constitution menaçaient de se mettre en voie d’extinction si on ne le faisait pas taire tout de suite; et emmené jusqu’à Rosedown Plantation.
2- Rosedown Plantation
Rosedown Plantation a été achetée en 2000 par la Louisiane, c’est donc un State Park, ce qui signifie: moins de marketing (la visite guidée est faite par une ranger, et non pas la réincarnation de Scarlett O’Hara), moins de boutique et d’objets dérivés. Et un tarif d’entrée moins élevé aussi (12 $ pour la visite de la maison et des jardins; on peut y passer facilement 2 ou 3 heures, tant il y a de plaisir à musarder dans la plantation)

Nous avons apprécié la visite. On n’a pas essayé de nous vendre une histoire romanesque, ni une saga. On nous a plutôt donné des explications sur un mode de vie et des détails sur l’architecture.









Ensuite, nous avons visité les jardins et les dépendances par nous-mêmes.
Comme à chaque fois que nous sommes ainsi livrés à nous-mêmes, Dorothée, sachant que :
- Dalila considère que, de façon générale, l’Ouest se trouve à gauche;
- que par une sorte d’instinct trompeur, je prends toujours la mauvaise direction, surtout lorsque j’ai pris la peine d’étudier un plan et fait tout un tas de déductions;
- que Pauline ne sera d’aucune utilité car elle est en train de lire le guide vert;
- et que Thomas, lui, est occupé à mettre de la crème solaire;
Bref, sachant tout cela, Dorothée, après nous avoir considérés en général avec une égale proportion de pitié et de consternation, pendant un délai raisonnable de 35 à 45 secondes, décide de prendre les choses en main, à savoir: le plan, le groupe et la direction des opérations, pour nous faire visiter les jardins et trouver la sortie.
3- Le Saint-Francisville Inn
Notre Bed and Breakfast.
Le petit bonus de fin de journée.


Le King Size de Thomas, avec marche-pieds incorporé, pour réussir à atteindre le sommet du matelas, et chausse-pieds, aussi, mais on ne sait pas pourquoi.
Et quand on a vu la piscine, on était tout fous. La température de l’eau nous a un peu calmés, mais tant que ça.
Pauline a cherché le petit bain, qui a la réputation d’être plus chaud que le grand, avisé une fontaine ornementale et voisine, et émis l’hypothèse que peut-être ce bassin pourrait l’accueillir. ça ressemblait plus à une bassine qu’à la fontaine de Trevi, alors, on lui a suggéré d’attendre la troisième partie de soirée pour s’y baigner et promis qu’on viendrait l’y repêcher si nécessaire.
Le lendemain, le buffet du petit déjeuner (du « fait maison », et quelle maison !) nous a fait pousser des petits cris de plaisir, petits cris que d’habitude nous réservons au jour de la pré-rentrée lorsque nous découvrons les travaux de peinture qui ont été réalisés pendant l’été.