00h01: Installation à l’auberge de jeunesse, The Garden District House.
Comme notre vol a eu 4 h de retard, tous nos projets de petite soirée festive dans le patio se sont envolés, plus rapidement que notre avion d’ailleurs, et il nous reste tout juste assez d’énergie et d’esprit d’initiative pour faire chauffer de l’eau pour un repas Bolino.

00 h 30: l’épreuve de la douche américaine.
Aux USA, régler la température et le débit de l’eau relève du mystère. Je pense qu’il faut avoir été initié par un plombier qu’un chauffagiste vous aurait présenté après avoir été parrainé par le staff de Brico Dépôt pour en comprendre le fonctionnement. Comme je n’ai bénéficié d’aucun intermédiaire averti entre la douchette et moi, je me contente d’une douche froide, tout en tournant les deux robinets dans les deux sens, dans une belle et infinie danse du 360 °.
00 h 53: apparition de l’homme en slip, dans le couloir, surpris de croiser quelqu’un de vêtu.
1 h00: dodo. On a un dortoir plutôt spacieux avec 3 lits superposés.
4 h00: je me réveille. Il est 11 h en France, normal. J’hésite entre poser cette question absurde et pleine d’inconscience: « vous dormez? » et faire semblant de dormir, même au cas où on me poserait la question. Je choisis de privilégier la sérénité de nos relations plutôt que de les réveiller tout pour goûter aux plaisirs d’une bonne conversation à batons rompus. Je me rendors en me félicitant de mon sens de la diplomatie et des relations humaines.
7 h00: je tente un « vous êtes réveillés? » pour voir dans quel état d’esprit se trouvent mes compagnons de voyage. Par chance, ils sont dans un état de veille.
On se prépare pour le petit déjeuner qui est servi (?) à 7 h 30. En fait, nos estomacs sont prêts depuis longtemps, il leur manquait juste la position verticale et la contribution de nos jambes pour atteindre la salle à manger (à 3 m de la chambre)
7 h 29: rien
7 h 32: toujours rien. La cuisine est vide, la salle à manger aussi.
7 h 33: Chacun sa tâche: Dalila va affronter Kristen à l’accueil, pour lui rappeler que c’est heure de mettre en place le petit déj sinon, à quoi ça sert d’avoir pris sur nous pour nous lever. C’est toujours à elle qu’on confie ce genre de boulot: affronter les chauffeurs de bus mal lunés, les serveuses en rogne, les employés désagréables, les préposés malentendants.
Dorothée prépare les pancakes, moi les gaufres, Pauline tourne en rond dans le sens des aiguilles d’une montre et Thomas dans l’autre sens.

8 h 40: balade dans le quartier de Garden District.
C’est un quartier résidentiel très agréable, surtout un dimanche matin.



le sourire de Pauline nous montre aussi que nous sommes à la Nouvelle Orleans et ce n’est pas un détail (et aussi que j’ai sorti mon appareil photo).


9 h 15: balade dans le Warehouse District.
Changement d’ambiance et d’architecture.
On s’approche du Centre Ville, et du Mississippi.

9 h 40: je me fait klaxonner par un tramway nommé désir. Il a de la chance d’être lancé, sinon, je lui aurait envoyé Dalila.
10 h 00: le Vieux Carré (French Quarter) autour de Jackson Square.


Devant la cathédrale, des diseurs de bonne aventure, des liseuses dans les vignes de la main, des tireurs de cartes, des astrologues, des gens qui croient ce qu’on lit sur internet (non, je plaisante ! il n’y avait pas d’astrologues!)
10 h 30: on se dirige vers le quai au bout de Toulouse Street, pour une petite croisière sur le Mississippi.
Comme c’est le French Garden Fest, il y a des contrôles de sécurité à tous les accès du « river front ». Les gens font la queue en attendant que l’accès aux contrôles qui filtrent les accès aux berges du Mississippi soient ouverts. On trouve un passage sans contrôles (en fait, passer dans le dos du « contrôleur ») mais on n’ose pas trop. On regarde ce qui arrive aux festivaliers qui prennent cette option: arrestation ? bannissement ? regard réprobateur ? coup de sifflet ? carton rouge ?
Les premiers qui passent dans le dos du contrôleur restent inaperçus. Les suivants arrivent à presser le pas avant qu’on ne les surprenne, les suivants se font refouler. Du coup, on envoie Dalila expliquer qu’on doit embarquer à 11 h et qu’on n’a pas le temps d’attendre que le contrôleur ait fini d’installer tout son matériel de contrôleur: la chaise, la barrière, l’air sévère et inflexible, le règlement écrit en toutes lettres et le parasol.
Comme on pouvait s’y attendre, Dalila se fait humilier en deux temps: d’abord par une contrôleuse qui lui dit non avant même qu’elle ait pu prononcer le moindre mot. Puis par une deuxième qui tourne la tête comme si elle ne l’avait pas vue, ou bien que Dalila n’ait pas plus d’importance qu’une mouche.
On insiste, on y va à deux; au règlement écrit en toutes lettres on oppose nos tickets pour la croisière, à leur air sévère et inflexible, une mauvaise humeur de circonstance.
10 h 40: Victoire; on passe les contrôles avant tout le monde !
10 h 45: on découvre avec stupeur un orgue improbable qui fait une puissante cacophonie avec la vapeur du Steamboat.
en descendant le Mississippi….

Quand on a fait demi-tour pour retourner vers la Nouvelle Orléans, la vitesse s’est réduite, le vent est tombé, il s’est remis à faire chaud, le concert de jazz a commencé.
Dorothée a décidé de partir à la recherche de Pauline et Dalila, a trouvé la salle des machines, les toilettes et la salle à manger où elle les a trouvées grelottant sous la clim et digérant un bon sandwich aux crevettes.

13 h 30: retour à la Nouvelle Orléans, en plein festival du French Quarter.
13 h 40: je me dis que vraiment les américains sont toujours bien équipés: glacières de 250 l pour aller à la plage, barbecue de colonie de vacances pour les pique-niques, sièges pliants grand confort pour aller écouter de la musique.
13 h 45: direction le Vieux Carré.
Des concerts à chaque coin de rue et de ci de là, des stands de poésie (donnez un sujet, on vous fait un poème), de tatouage au henné etc..

15 h 30: balade dans le Faubourg Marigny
On décide de s’éloigner de la foule du Vieux Carré pour aller flâner dans le Faubourg Marigny: maisons colorées et rues tranquilles.

Au détour d’une rue, on tombe sur ce Brass Band plein de jeunesse et d’énergie, malgré la chaleur accablante.
ça nous revigore, et en même temps, ça nous donne soif.

On se dit qu’on chercherait bien un endroit sympa pour se désaltérer , alors, on traverse la rue pour s’installer au balcon de Dat Dog, sur Frenchmen Street.
16 h 30: on s’installe au Dat Dog

16 h 35: Comme il faut commander au bar, Pauline et Dalila se proposent d’aller se renseigner sur le choix des soft drinks.
16 h 45: je me dis que j’aurais dû prendre une photo d’elles avant leur disparition.
16 h 50: je pars à leur recherche.
Elles n’ont pas mis la main sur la carte des sodas, mais ont trouvé le barman, qui est débordé et Vincent Cassel qui lui aussi cherche un créneau dans l’emploi du temps du barman pour pouvoir passer commande. Du coup, elles font preuve de beaucoup moins de zèle pour mener à bien ce qu’elles étaient venues faire, ayant été soudainement détournées de leur objectif initial par l’aura de l’acteur, qui a embrouillé tous leurs radars: elles tournent en rond autour du bar, en faisant semblant de s’impatienter et en m’expliquant qu’il n’y a pas moyen d’obtenir quoi que ce soit de ce barman proche du burn out.
16 h 55: je retourne sur le balcon, j’explique à Dorothée et Thomas que Vincent Cassel est à l’intérieur; Thomas en conclut que j’ai attrapé une insolation.
17 h 00: apparition de l’acteur sur le balcon, à côté de notre table.
17 h 03: retour miraculeux de Pauline et de Dalila. J’en déduis qu’elles ont mis 3 mn à se rendre compte que Vincent Cassel avait quitté le bar pour rejoindre le balcon. C’est dire si elles étaient déboussolées.
On peut enfin savourer nos sodas.
17 h 15: je vais remplir mon verre à la fontaine de soda; en retournant sur le balcon, je dévisage l’artiste bien à l’abri derrière mes lunettes de soleil. Lui aussi me regarde bizarrement; il doit avoir remarqué ma personnalité !
17 h 17: je me rends compte que ce n’est pas mes lunettes de soleil que j’ai sur le nez, mais celles de vue.
17 h 18: je balaie du regard le balcon à la recherche d’un endroit pour me cacher; bien que portant des lunettes de vue, je n’en trouve pas.
17 h 00: le parc Louis Armstrong
17 h 45: un petit tour, puis après s’être consultés rapidement (on s’est regardé, on a vu notre air fatigué), on décide de s’assoir un peu dans l’herbe pour réfléchir à différents sujets qui nous préoccupent: est-ce que tu viens pour les vacances, y aura-t-il de la neige à Noël ?
18 h 20: un bruit bizarre nous réveille: celui de nos ronflements respectifs.

18 h 30 retour vers Jackson Square
C’est le happy hour…
Proposer une formule all-you-can-drink, ça donne ça: un bar qui déborde jusqu’au trottoir; une foule nombreuse qui parle bruyamment, parce que, quand on a trop bu:
- on ne s’entend plus (c’est bizarre, mais véridique)
- on a tendance à répéter ce qu’on a déjà dit, parce que soit on a oublié ce qu’on a dit, soit son interlocuteur ne comprend pas
- on parle pour ne rien dire et en buttant sur les mots de plus de trois syllabe (ou alors, on mange la moitié des syllabes, ce qui revient au problème précédent.


19 h 00 passées: on décide de rentrer en street car et en s’arrêtant dans différentes boutiques de souvenirs.
19 h 30: on trouve l’arrêt de Street Car, on grimpe de dans, Dalila ne se fait pas réprimander par le chauffeur, elle a du mal à y croire.
On finit la route à pieds.
20 h 30: Il nous reste juste assez d’énergie et d’esprit d’initiative pour chauffer des plats au micro-onde.
23 h 53: apparition de l’homme en slip puis de la femme en liquette.