Encore une journée réussie sur Terre.
Quelque part du côté d’Atlanta.
Dans ma petite vie.
Aujourd’hui, nous assistons à une messe gospel à l’Ebenezer baptist church , puis visitons le Martin Luther King Historic church; j’en espère, bien sûr un minimum d’édification et d’élévation.
Cela n’empêche pas de se lester un peu avec un petit déjeuner pour 2 (h non, c’est pour moi toute seule, en fait, oups)
Après un petit trajet en métro, on s’arrête au supermarché pour s’acheter un pique-nique, que nous mangerons après la messe.
Quand je dis, pique-nique, spontanément, je pense paquet de chips, sandwich au poulet, pas …
« poulet roti »…
ni « courses pour la semaine »…
mais chacun s’est organisé à sa façon.
Ensuite, il nous a fallu faire encore 30 minutes de marche sur des trottoirs déserts bordant des boulevards immenses, tous nommés Peachtree quelque chose. Mais c’est quoi cette ville avec des trottoirs vide où on ne peut jamais croiser personne (oui, parce qu’on ne peut pas se croiser entre nous, vu qu’on va tous dans la même direction).
Donc, 30 minutes de marche rapide sous la pluie, chargés de poulets rôtis, de packs d’eau, de paquets de chips fait avec des produits chimiques, avec un goût pomme de terre, et de sandwiches au fromage faits à base de gras.
On est donc arrivés chargés de provisions à l’église et on en est ressorti chargés d’émotion (elle est pas mal, celle là; je la note)
Une messe Gospel est un moment extraordinaire d’humanité, d’enthousiasme (au sens étymologique d’inspiration, de souffle divin, et au sens aussi qu’on lui donne habituellement) de joie (au sens joyeux, comme dans « gaieté ») d’acclamations, de convivialité, de chaleur humaine, de solidarité, de hip hop (si si) de hop hop hop alleluia (oui, aussi), de discours porteurs et clamés comme l’aurait fait Martin Luther King, de vibrations, de célébration, et de beaucoup d’humour, comme dans un stand up, de lumière, d’accueil, de rencontre, d’accolades, de solidarité
Et pour cause: c’est, en partie grâce à tout cela que la communauté noire a traversé, avec dignité et courage, la pénible et humiliante Histoire américaine.
Une messe gospel a donc aussi un sens politique et de social.
La messe a commencé par un discours « A moment in Black History »
Puis quelques sketches joués par des jeunes de la paroisse et ponctués de chants et de danse dans le genre hip hop et R n B. L’ensemble de la messe avait pour message (j’ai pris des notes !)
« We are all family »
« You are original »
« We are all in this together »
« Let it shine »
Nous avons été accueillis par les paroissiens, qui sont sortis de leur banc pour venir nous saluer, nous serrer la main ou nous serrer dans les bras pour nous souhaiter la bienvenue (rien à voir, bien sûr avec le poulet roti, ni avec nos chips cuisinées en laboratoire de chimie)
Un traducteur, pendant les chants et les sermons, assurait.. ben.. on va dire: la traduction.
Voici les mots
We are all…
together…
on s’est donné la main, non pas parce qu’on avait peur de se perdre, mais pour se rapprocher.
Et du coup, comme on est proches, on risque pas de se perdre, ou alors tous ensemble.
les jeunes qui ont animé, au sens étymologique encore, c’est à dire, donné un souffle, une âme, à la messe.
nos jeunes, à nous, sous le charme, en-chantés
danses et chants, plein d’énergie
bien sûr, on a beaucoup tapé dans les mains; l’auditoire participe activement à une messe gospel
« Celebration », de Kool and the Gang.
(les Américains sont incroyables)
le sermon dit avec beaucoup d’énergie et de conviction,
dans un tempo qui va crescendo soulève les « foules », littéralement.
à la fin de la messe, un choeur nous a emportés, encore, dans un souffle plein d’enthousiasme
Et puis après deux heures de chaleur et d’énergie, on a attaqué le pique-nique.
Et pendant qu’on se faisait attaquer par des chips encore vivantes, le choeur qui a chanté à la fin de la messe, en allant retrouver son autocar pour rentrer à la maison, nous a offert deux autres chants, comme ça, pour le plaisir de chanter…
Magique.
L’après-midi, nous avons visité le Martin Luther King Historic Site: car c’est dans le quartier d’Auburn, à Atlanta, que MLK est né, a grandi et a commencé sa vie de pasteur.
Une fresque, à l’entrée du musée: ce n’est pas la tapisserie de Bayeux, mais on peut quand même prendre plaisir à lire l’histoire qui est racontée et trouver son chemin dans les détails de la fresque.
par exemple: Le Lorraine Motel, où MLK a été assassiné, à Memphis, que nous visiterons dans quelques jours.
Le musée propose beaucoup de témoignages et d’images ou de films d’archives sur les principaux épisodes de la lutte pour les droits civiques qui ont occupés les années 60.
Les longues marches de protestation pour pouvoir s’inscrire dans un bureau de vote toujours réprimées violemment, les sit in pour avoir le droit d’aller dans des cafés réservés aux blancs, les combats pour la scolarisation et l’égalité.
la deuxième partie du site nous emmène en promenade dans les années 60, dans le quartier de l’enfance de MLK, préservé, habité, mais comme figé dans le temps.
les corons locaux: des habitations des ouvriers du textile, alignées en rang d’oignons et appartenant au patron.
la maison natale de MLK.
Je ne savais pas que Marion y habitait..
avec Emilie, apparemment .
d’autres maisons de cette partie historique d’Auburn Street (qui doit son originalité au fait qu’elle ne s’appelle pas Peachtree street)
la tombe de Martin Luther King et madame.
Entre le quartier historique du MLK site et le centre vile, nous avons traversé un quartier déshérité (la façon polie de dire « un quartier de misère), plein de « homeless » et de gens pas nets, d’aspect et de caractère.
Là, on a bien eu envie de se tenir par la main pour ne pas se perdre, ou sinon, de prendre nos jambes à notre cou. De toute façon, nous n’avons pas trainé, il a recommencé à pleuvoir.
La permanence du SCLC (Southern Christian Leadership Conference: présidée précédemment par MLK) branche WOMAN.
A la fin de la messe, j’ai été abordée par une femme qui voulait savoir qui nous étions et ce que nous faisions. Je lui ai parlé un peu de notre voyage.
Elle m’a dit « Let’s keep in touch » et m’a donné sa carte: c’est la directrice du SCLC WOMAN, qui cherche à promouvoir l’égalité, pour les femmes, AUSSI !
Elle ne pouvait pas mieux tomber …!
Nous avons continué sur Auburn street, où alternent de jolies petites maisons et boutiques et des immeubles un peu moins charmants, mais assez parlants.
Et pour finir la journée dans le bruit… le Hard Rock Café.
Nous avons dîné sous le portrait du BB King, ce qui m’a mise en appétit (à moins que ce ne soit la marche à pied sous la pluie).
Give peace a chance.
La Harley du King
Et pour finir, le métro, désert, comme les rues d’Atlanta.
Thank you ever so much my dear Rozenn de nous faire voyager et également à travers l’histoire !!! ça a l’air top!!! Such happy days!!! Profitez bien…. bizz
merci Florence. C’est top top top de vivre ce voyage et de lire ce genre de message . bises.
Bref. Si j’ai bien compris, un voyage aux Etats-Unis c’est un voyage au cours duquel on mange et on marche voire on mange en marchant… J’ai bon, madame? (marraine, ma reine)
Pas tout à fait ma petite fillotte. On marche en mangeant.. tout en devisant et en prenant des photos. De temps en temps on s arrete pour se plaindre qu on a mal aux pieds.. alors on les regarde ,, on y voit Smaïn et on tombe d accord pour dire que tout va bien ,meme la bouche pleine. Tu me suis ? A pied ,bien sûr !
Super vos photos et commentaires vous ne vous ennuyez pas il me semble ..comment va ma Chloé ??? Merci pour votre attention…
Belle journée amusez vous !!!!
Dorothée sa maman
Chloé va bien, on lui met un bonnet sur la tête aussi souvent que la météo l’exige. Elle va revenir en pleine forme.
A ski!
Heureux qui, comme Léa, a fait un beau voyage.
Merci pour ce blog.
quelle belle formule ! on dirait du Rozenn Bouttes (euh.. pardon, je voulais dire du Du Bellay)
merci pour votre message !